La mobilité, locomotive pour le déploiement de l’hydrogène
Actuellement, l’industrie minière souhaite recourir à l’hydrogène renouvelable principalement pour décarboner ses véhicules à usage intensif, comme les camions et les trains de transport minier. Et pour cause, un seul camion consomme en moyenne 3 000 litres de diesel par jour, et près de 50 000 d’entre eux opèrent dans le monde.
Mais l’hydrogène vert séduit les miniers au-delà de la promesse du Net Zero Carbone pour la mobilité. Ainsi selon Koen Langie, Senior Hydrogen Developer and Head of Mining Program chez ENGIE, « il permettrait de renforcer la productivité du secteur, car la technologie de pile à combustible à hydrogène est plus fiable que celle des moteurs thermiques dans le cas d’un usage intensif, 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 ».
Énergie & matière première… Hydrogène multi-usages
L’impact de l’hydrogène est potentiellement beaucoup plus large. Stocké localement sur les sites miniers et utilisable en fonction des besoins, ce gaz ouvre le champ des possibles : l’électricité produite à partir de l’hydrogène peut servir à alimenter les processus de production autour des minéraux, à générer de la chaleur de haute qualité… L’hydrogène vert peut aussi, en tant que matière première, contribuer à la fabrication d’explosifs ainsi « décarbonés », qui sont eux-mêmes utilisés dans l’exploitation des mines.
L’hydrogène permettrait ainsi de renforcer l’autonomie énergétique des sites miniers. Sa production localisée ou proche des mines est de ce fait un argument d’importance pour une industrie qui peut être amené à opérer sur des sites « reculés », mais dans des pays qui ont accès à des énergies renouvelables de qualité, tel que le solaire au Chili, en Chine, au Mexique, en Australie, en Afrique du Sud…
Au stade des projets pilotes
Des projets pilotes sont menés actuellement partout dans le monde par les majors du secteur, avec l’aide des acteurs de cette chaîne de valeur. Notre Groupe joue un rôle de catalyseur pour accélérer l’introduction sur le marché de ces nouvelles solutions.
Concrètement, il s’agit pour les véhicules à usage intensif, de concevoir des piles à combustibles à hydrogène et des réservoirs à hydrogène adaptés à leurs dimensions. Autre point majeur, la mise en place de réseaux d’approvisionnement d’hydrogène vert efficients, afin de rendre les coûts de production compétitifs par rapport à ceux des combustibles fossiles.
Côté déploiement commercial du camion minier, Koen Langie l’envisage pour cette décennie : « Le principal challenge est l’intégration de la technologie dans le véhicule, que les motoristes adaptent leurs plateformes pour intégrer cette nouvelle motorisation et, in fine, de pouvoir livrer les camions miniers avec pile à combustible à hydrogène intégrée. Je dirais que nous pourrons proposer cette solution aux compagnies minières entre 2025 et 2030. »