Publié en octobre dernier, notre Dashboard de la transition énergétique avance deux axes pour parvenir à diminuer les émissions de gaz à effet de serre : d’une part la réduction de la consommation d’énergie, qui implique la sobriété ; d’autre part la décarbonation* de la production et de la consommation électrique, en particulier par le biais des énergies renouvelables électriques et gazeuses, et par l’amélioration de l’efficacité énergétique.
Sobriété énergétique, vecteur n°1 de la réduction des émissions
Qu’entend-on précisément par sobriété ? La sobriété énergétique désigne la réduction volontaire et organisée des consommations d’énergie. Selon le Dashboard, le scénario énergétique de « négaWatt 2050 », l’un des rares à intégrer explicitement la sobriété, estime qu’elle peut permettre de réduire de 28% la demande énergétique à l’horizon 2050 (sur une réduction totale de 50%, l’autre part de 22% provenant de l’efficacité énergétique) – étude au périmètre France.” **.
Particuliers, entreprises, élus… La sobriété énergétique concerne donc l’ensemble de la société. Les particuliers ? En limitant la température du logement et en pratiquant le co-voiturage. Les pouvoirs publics ? En installant des équipements urbains de mobilité douce. Les entreprises ? En favorisant davantage le télétravail et le travail en distanciel quand cela est possible… Ces exemples montrent que les solutions existent et que l’impact de la sobriété peut être immédiat sur la consommation d’énergie. Mieux, elle apparaît simple et peu coûteuse à mettre en œuvre. Alors, quels sont les freins ?
Évolution des mentalités, changement des pratiques
Pour être mise en œuvre, la sobriété énergétique doit être pleinement comprise et acceptée. Or elle est peu populaire notamment chez les décideurs publics qui la considèrent incompatible avec un modèle économique fondé sur la croissance, les notions de confort et de consumérisme. Ces changements profonds de pratiques impliquent une évolution des mentalités. Le Dashboard cite quelques initiatives positives, comme le programme « Familles à énergie positive » qui a permis de réduire de 12% en moyenne la consommation d’énergie de 30 000 foyers français. Ces actions sont cependant trop locales et manquent d’un déploiement à grande échelle.
Covid-19 : un déclic en matière de sobriété énergétique ?
La pandémie de Covid-19 a eu un fort écho environnemental, susceptible de modifier durablement les comportements et d’encourager la sobriété. Parmi les changements majeurs cités par le Dashboard : l’accélération du télétravail et de la digitalisation des tâches d’une partie des salariés, le ralentissement du trafic aérien, le besoin de sécurité sanitaire et alimentaire, les relocalisations industrielles, etc.
Pour en savoir plus, rendez-vous en pages 50-51 du Dashboard.
En 2 mots… Le Dashboard de la transition énergétiqueC’est la nouvelle formule de notre rapport « Un monde d’Énergie », publié depuis 10 ans par ENGIE. Outre l’état des lieux annuel des énergies en France et dans le monde, notre Dashboard livre une analyse détaillée de la mise en œuvre de la transition énergétique. L’objectif est d’accompagner au mieux nos parties prenantes – entreprises, pouvoirs publics, collaborateurs et citoyens – dans sa compréhension et dans la proposition d’actions concrètes pour la réaliser. |
Un peu d'inspiration
Le 24 septembre 2020, à l’occasion de la Semaine de l’Innovation du Groupe ENGIE, Navi Radjou, universitaire indo-franco-américain, théoricien de l’économie frugale, a été invité à s’exprimer lors d’une session d’inspiration du programme ENGIE People Lab. Devant quelque 3000 participants connectés, il a parlé d’innovation frugale, de régénération, le style de leadership nécessaire pour bâtir une économie résiliente.