En quoi le financement de la transition énergétique est-il une question-clé ?
C. R. : Le financement des énergies et des technologies vertes est le carburant de la transition. À ce titre, 2021 est une année positive, surtout dans les pays occidentaux développés. Les investissements énergétiques mondiaux ont repris, rejoignant les niveaux d’avant-crise pandémique, avec un montant de l’ordre de 1 900 milliards de dollars anticipé par l’Agence Internationale de l’Energie dès juin dernier. Ce sont les énergies propres qui bénéficient le plus de ces flux de capitaux, avec près des trois quarts des dépenses liées aux installations de nouvelles capacités.
Si cette progression s’explique notamment par la montée en puissance de la filière et la baisse continue des coûts de production qui en résulte, 2021 restera marquée par le volontarisme politique et réglementaire des États et institutions. Ainsi l’Union Européenne, avec son Green Deal fin 2020 et sa loi Climat adoptée en juin dernier, vise une réduction collective de 55 % des émissions carbone des États-membres d’ici 2030 par rapport au niveau de 1990, et le Net Zéro Carbone d’ici 2050. Le paquet climat « Fit for 55 » renforce ce plan d’action (extension du marché carbone, CCUS, ajustement carbone aux frontières…). Dans la même veine, les États-Unis lancent un plan massif d’investissements d’infrastructures, comprenant un « plan climat » de 86 milliards de dollars (mobilité verte…). Une initiative dernièrement bloquée au niveau législatif, mais tranchant clairement avec l’ère Trump.
Quelle place occupent les citoyens dans la réussite de la transition énergétique ?
C. R. : Notre nouveau Dashboard souligne un point évident mais capital : la nécessité d’embarquer les citoyens et les communautés locales dans la transition énergétique. En effet, pour favorable qu’ait pu être l’environnement politique et social en 2021, des oppositions émergent au niveau local, émanant de parties prenantes diverses (défenseurs du patrimoine ou professionnels de la mer pour les éoliennes, agriculteurs pour le solaire…). Les efforts pour renforcer l’appropriation des énergies renouvelables doivent donc être amplifiés.
Par ailleurs, le réseau doit s’adapter à l’intermittence de ces énergies et demeurer une source d’approvisionnement en électricité fiable pour le consommateur final. Seul le maintien de cette qualité de service permettra leur adoption dans les territoires.
Enfin, le développement et le soutien des infrastructures renouvelables doivent pouvoir bénéficier à tous. Afin de pallier l’impact potentiel sur la facture des particuliers, l’Union européenne a prévu de soutenir financièrement les régions les plus touchées (Pacte vert).
Pour conclure, 2021 aura vu se renforcer les engagements nationaux et supranationaux en faveur de la transition énergétique dans les économies avancées, et s’inscrit dans un tournant structurel en matière d’investissements dans les énergies renouvelables, les gaz verts (biométhane, hydrogène vert…) et les technologies de décarbonation (captation carbone…). Un cap essentiel à l’heure où les émissions de GES associées à la croissance mondiale reprennent à un niveau trop élevé pour limiter le réchauffement planétaire à moins de 2°C d’ici à 2100.
L’essentiel sur le Dashboard Son nom ? Dashboard de la Transition énergétique Parution ? Annuelle Son rôle ? Informer toutes les parties prenantes (entreprises, pouvoirs publics, collaborateurs, citoyens…) sur l’état des lieux des énergies en France et à l’international, sur l’année écoulée, et analyser les différentes pistes de mise en œuvre de la transition énergétique. L’ambition ? Mesurer l’avancement de la transition par rapport aux ambitions climat de long terme, un enjeu essentiel en lien avec notre stratégie de positionner l’ensemble de ses activités sur une trajectoire de neutralité carbone. |