Comment est organisée la mise en œuvre de la stratégie climat ?
J.M. : Une organisation spécifique a été mise en place en interne pour accompagner cette stratégie et démontrer que performance économique et engagement climatique ne font qu’un. Ainsi, nous sommes partis des hypothèses d’activités opérationnelles et financières du Groupe et nous les avons traduites en niveau d’émissions de CO2 par activité en nous projetant jusqu’en 2030.
Aujourd’hui, chaque ligne d’activité connait son budget annuel maximal de CO2 jusqu’en 2030 et peut le décliner par activités, sites ou géographies.
C’est un outil puissant d’implémentation de notre stratégie climat car toutes les décisions d’investissements sont désormais évaluées à l’aune de ces budgets de CO2. Évidemment, toutes les lignes d’activités ne sont pas dotées d’un budget CO2 identique. Il varie en fonction du caractère plus ou moins émissif des activités et du modèle de transformation envisagé. Et je peux vous annoncer qu’en 2022, tout le monde a respecté son quota ! Nouveauté de cette année, nous initions une revue trimestrielle de ces budgets CO2 pour monitorer les évolutions, piloter au mieux les évolutions et fiabiliser nos projections.
Au-delà du climat, notre feuille de route prend en compte l’ensemble des éléments du développement durable. Pouvez-vous nous dire comment ?
J.M. : Tout d’abord, ce sujet est suivi au plus haut niveau de la Gouvernance puisque notre Conseil d’administration comporte un comité spécialisé traitant de l’Éthique, de l’Environnement et du Développement durable (CEEDD) qui a un rôle moteur dans la validation des projets du Groupe sur ces sujets.
L’échelle opérationnelle est également déterminante. Nous accompagnons les équipes projets en amont pour que les enjeux RSE d’un projet soient anticipés le plus tôt possible grâce à une check-list permettant d’identifier d’éventuels points de blocage.
Ensuite, avant d’être soumis à la décision d’investissement, tout projet supérieur à 30 millions d’euros doit faire l’objet d’une analyse détaillée dans le cadre d’une Matrice RSE couvrant neuf critères : impact climatique, résilience face au changement climatique, aspects environnementaux, eau, biodiversité, économie circulaire, pollution de l’air, droits sociaux des travailleurs, engagements parties prenantes et achats responsables.
L’accompagnement humain fait-il partie de cette transformation à venir ?
J.M. : La transition énergétique ne sera possible que si elle est humainement acceptable. Forts de cette conviction, nous avons déterminé quatre piliers pour que cette transition soit juste : les salariés, les clients, les communautés impactées et nos fournisseurs.
Ainsi, nous nous mobilisons dans l’accompagnement des collaborateurs dont les métiers changent du fait de la transition énergétique. Nous agissons pour que l’énergie demeure abordable pour nos clients, et nous accompagnons nos fournisseurs, y compris les plus petits en taille, dans leur propre transition.
Enfin, en France, nous travaillons à rendre cette transition acceptable dans les territoires avec le label TED car la décarbonation transforme profondément nos usages et la physionomie de la société. Cette approche labellisée est appelée à se développer dans d’autres géographies du Groupe.