L’Assemblée générale des actionnaires a eu lieu jeudi dernier au CNIT de La Défense (Paris). La stratégie Climat a été au cœur des débats. Pouvez-vous nous en dire plus ?
Julia Maris : Chez ENGIE, la stratégie Climat est une priorité inscrite au cœur de sa stratégie globale. Ce ne sont pas juste des mots. Depuis que le Groupe s’est doté d’une « raison d’être », notre trajectoire Climat est partie intégrante des arbitrages sur le développement de nos activités.
Dans le contexte actuel, nous avons clairement choisi de garder le cap sur notre ambition Net Zéro Carbone en 2045 parce que, dans un groupe comme le nôtre, la stratégie Climatique est une partie intégrante du modèle d’affaires, de la création de valeur et de la résilience de l’entreprise.
Quel bilan faites-vous depuis le dernier vote sur la stratégie climat en 2022 ?
Julia Maris : Depuis quatre ans, sous l’impulsion de Catherine MacGregor, ENGIE s’est transformé pour continuer à aligner sa raison d’être, sa stratégie et ses activités. C’est la raison pour laquelle ENGIE peut légitimement ambitionner aujourd’hui d’être la meilleure utility de la transition énergétique d’ici 2030, tout en poursuivant avec succès son chemin vers le Net Zéro Carbone en 2045.
Concrètement, le Groupe peut annoncer qu’il est en avance de phase sur ses engagements et qu’il a déjà réduit de plus de 40% ses émissions de gaz à effet de serre sur l’ensemble du bilan carbone depuis 2017. Cela se traduit dans nos activités : nous nous sommes fortement engagés dans l’électrification (95 GW de renouvelables et de batteries d’ici 2030) et le verdissement du gaz.
La force de nos engagements climatiques, c’est qu’ils sont construits avec chacune des Global Business Units du Groupe, dans une logique qui associe projections d’activités opérationnelles, performance financière et décarbonation.
L’AG incluait un « Say on Climate », de quoi s’agit-il exactement ?
Julia Maris : En 2022, deux ans après le vote de notre raison d’être, le Conseil d’Administration, présidé par Jean-Pierre Clamadieu, avait soumis notre stratégie Climat au vote de l’Assemblée générale. Près de 97% (96,7%) des actionnaires avaient soutenu notre ambition d’être Net Zéro Carbone en 2045 et la feuille de route que nous leur avions présentée.
Nous nous étions alors engagés, dans une logique de transparence à remettre au vote cette stratégie trois ans après. C’est ce que nous venons de faire lors de cette Assemblé Générale 2025 avec un taux de succès encore légèrement supérieur en atteignant 96,9% de soutien.
Vous avez annoncé également une accélération de nos engagements à 2030
Julia Maris : Nous sommes arrivés à cette Assemblée avec une stratégie remise à jour, renforcée et précisée. En effet, fort de ce premier bilan, le Groupe a décidé de réhausser tous ses objectifs à 2030 et pose de nouveaux jalons intermédiaires pour 2035 et 2040, offrant ainsi à nos parties prenantes plus de lisibilité sur l’atteinte du Net zéro en 2045. Cette Assemblée générale a ainsi été l’occasion de démontrer qu’ENGIE garde le cap de sa stratégie climat à long terme, et accélère à court terme.
Quels sont les nouveaux éléments forts de la stratégie Climat ?
Julia Maris : Elle est construite sur 3 volets : l’atténuation de nos impacts sur le changement climatique, à la fois au sein du Groupe mais aussi auprès de nos clients ; l’adaptation face au changement climatique ; la gouvernance et les processus de pilotage pour assurer la mise en œuvre de ces objectifs.
Nous sommes fiers d’annoncer une ambition de réduction de 55% des émissions totales de gaz à effet de serre (GES) en 2030 par rapport 2017 ; et d’augmenter en même temps les émissions évitées auprès de nos clients grâce à nos offres vertes (entre 65 et 85 Mt CO2e en 2030).
Peut-on dire qu’ENGIE est la meilleure utility en matière de trajectoire carbone ?
Julia Maris : Nous sommes les seuls parmi nos pairs à présenter notre trajectoire carbone avec des objectifs intermédiaires de long terme (2035 et 2040) sur l’ensemble des 3 scopes. De plus, réduire de 55% nos émissions de gaz à effets de serre à 2030 constitue un effort massif. C’est autant que « le Fit for 55 », l’objectif que s’est donné l’UE de réduire ses émissions de gaz à effet de serre, en 3 fois moins de temps (40 ans au lieu de 13 ans pour ENGIE) !