
Sommaire
- Introduction
- Stratégie climat
- Gaz de schiste
- Biodiversité
- Pollution de l’air
- Pollution de l’eau
- Droits humains
- Partage de la valeur
- Conduite des affaires
Introduction
Le changement climatique constitue aujourd’hui l’un des défis environnementaux majeurs pour nos sociétés en général et pour ENGIE en particulier. Pour le relever, le Groupe s’est engagé dans un programme de réduction de ses émissions de gaz à effet de serre (GES) et de celles de ses clients, mais aussi dans un plan de vigilance climatique, dans un programme d’économie de ses consommations de ressources naturelles et, enfin, dans un programme d’adaptation de son modèle d’affaires pour le rendre résilient aux évolutions du climat tout en satisfaisant aux contraintes d’une transition juste.
En cela, la raison d’être du Groupe, adoptée à l’unanimité par les actionnaires en mai 2020, pose un cadre clair à ses décisions stratégiques.
En outre, inspiré par cette raison d’être, le Groupe s’est fixé des objectifs extra-financiers ambitieux à horizon 2030 pour matérialiser ses engagements ESG à cet horizon. Ces objectifs s’inscrivent dans une démarche d’amélioration continue pour répondre à une attente croissante de ses différentes parties prenantes. Ils portent l’entreprise non seulement à respecter ses obligations légales et règlementaires dans les différents domaines ESG, mais aussi et surtout à adopter les meilleures pratiques pour anticiper et maîtriser du mieux possible les impacts de ses activités sur sa sphère d’influence, et réciproquement de celle-ci sur ses activités. Les engagements et les politiques ESG permettent de répondre aux attentes des parties prenantes du Groupe.
ENGIE s'engage également à conduire ses activités en respectant les droits humains internationalement reconnus partout où le Groupe est présent. Les engagements du Groupe sont basés sur les risques d’atteintes aux droits humains potentiellement causés par les activités du Groupe (activités directes ou via ses relations commerciales).
Malgré tous ses efforts, le Groupe peut, dans le cadre de ses activités, et projets, susciter des questions de la part de ses parties prenantes.
ENGIE a décidé de prendre l’initiative de répondre publiquement à ces questions. La liste des cas cités ci-après démontre l’importance accordée par ENGIE aux sujets ESG, aux plans d’action mis en place et atteste la transparence du Groupe sur ces thématiques.
Stratégie climat
Stratégie du Groupe
Au-delà de son plan de sortie du charbon en cours de réalisation (sortie en 2025 pour l’Europe continentale et 2027 pour le reste du monde), le Groupe a été un des premiers énergéticiens à obtenir en février 2020 la certification de la compatibilité de son plan de développement 2020-2030, avec l’Accord de Paris, de la part de l’initiative internationale Sciences Based Targets (SBTi), sur une trajectoire +2°C.
Depuis, ENGIE a revu ses ambitions à la hausse et s’est engagé, en mai 2021, sur l'objectif « Net Zéro Carbone » à l'horizon 2045, pour l'ensemble de ses émissions directes et indirectes, ce qui est très ambitieux. Cet objectif sera atteint en suivant une trajectoire qui a été certifiée en 2023 « bien en dessous de 2 degrés » par SBTi jusqu’en 2030. La trajectoire de décarbonation jusqu’en 2045 a été évaluée NZ-2 par l’agence Moody’s avec une ambition alignée sur une trajectoire 1,5°C et un niveau solid d’implémentation.
Questions soulevées par certaines parties prenantes
Interpellation de l’ONG « Notre Affaire à Tous »
Depuis 2020, l’ONG française « Notre Affaire à Tous » publie chaque année un benchmark sur la vigilance climatique de 25 multinationales françaises et a interpellé ENGIE sur sa stratégie climatique. En 2025, ENGIE recevait la note de 35/100.
Le rapport indépendant sur ENGIE de l’agence Moody’s Net Zero Assessment publié en février 2024 détaille et évalue l’ensemble des objectifs climatiques d’ENGIE, répondant ainsi aux principaux points soulevés par cette ONG en confirmant l’alignement de la stratégie climatique d’ENGIE à une trajectoire 1,5°C, qualifiant l’implémentation comme « solide » et la gouvernance comme « Tier 1 » (meilleur score possible).
Echange avec l’ONG « Ember Climate »
En mars 2020, l’ONG anglaise “Ember Climate” a publié une critique du plan de décarbonation d’ENGIE en alertant sur un manque d’ambition Groupe vis-à-vis de l’Accord de Paris ainsi que sur l’absence de stratégie de décarbonation. Ember Climate a aussi soulevé le manque de précision sur la stratégie de fermeture des centrales à charbon et son parti pris sur le gaz.
Dans son cahier climat dont la dernière version a été publiée en 2024, ENGIE détaille la stratégie et le plan d’action en vue de son objectif d’être Net Zero Carbon en 2045. Conformément à toutes ses publications depuis 2021, ENGIE confirme que le Groupe entend se désengager du charbon complètement d’ici à 2027, et d’ici à 2025 pour le continent européen en appliquant un ordre de priorité à savoir : fermeture, puis conversion et en dernier recours cession à un acteur énergétique sélectionné sur sa responsabilité sociétale.
Interpellation par l’ONG « Reclaim Finance »
En février 2024, l’ONG française “Reclaim Finance” a dénoncé le projet de centrale gaz de Nimègue aux Pays-Bas, présenté comme incompatible avec la trajectoire Net Zéro Carbone du Groupe.
Pour mémoire, ENGIE a fermé en 2015 une centrale charbon installée près du canal Meuse-Waal à Nimègue. Dans le cadre du projet de réhabilitation appelé Waal Energy, une station de recharge d’hydrogène et un système de stockage de batteries de 250 MW pourraient être installés. Il a été évoqué la possibilité de construire une centrale thermique progressivement décarbonée, qui permettrait aux Pays-Bas d’assurer la sécurité d’approvisionnement en électricité du pays. ENGIE a présenté ces projets avec ses trois partenaires principaux (Industry park TPN West, ZES et Energy Hub Nijmegen) devant le Conseil municipal de Nimègue, ainsi qu’à deux associations (Extinction Rebellion et Milieudefensie) opposées au projet.
Le 31 janvier 2024, le Conseil municipal a voté en faveur de la modification du zoning permettant ces projets dans le futur. Toutefois, ENGIE rappelle que ces différents projets sont actuellement au stade d’études préliminaires et qu’aucune décision d’investissement n’a pour l’instant été prise, et restera attentif à maintenir le dialogue avec l’ensemble des parties prenantes concernées par ce projet.
Gaz de schiste
Politique du Groupe
ENGIE n'est pas producteur de gaz fossile. La mission du Groupe en tant qu’acteur de la chaîne de valeur du gaz est celle d’un opérateur de réseaux et un fournisseur d’énergie qui transporte et distribue le gaz pour utilisation directe par ses clients ou pour être transformé en électricité dans ses centrales thermiques. ENGIE est un maillon de la sécurité d’approvisionnement en énergie des territoires.
Dans ce contexte, il est indispensable que le Groupe diversifie ses sources d’approvisionnement pour garantir une résilience dans la fourniture de gaz. Les tensions apparues en décembre 2021 sur les marchés de l'énergie, se sont poursuivies en 2022 et en 2023 avec la guerre de la Russie en Ukraine, ce qui renforce la pertinence de notre stratégie de diversification des sources d'approvisionnement. Historiquement, le gaz russe représentait environ 40% des approvisionnements européens (moitié moins en France qui, pour des raisons historiques et géographiques, a un mix énergétique plus diversifié, avec des contrats norvégiens, néerlandais et algériens). Cette stratégie de diversification est basée sur un portefeuille de contrats à long terme comprenant une part de gaz naturel liquéfié (GNL). A ce titre, comme tous les principaux acteurs européens et notamment français, ENGIE achète du gaz américain auprès d'acteurs locaux.
Depuis l’hiver 2022-2023, ces nouvelles sources d’approvisionnement, ainsi qu’une diminution attendue de la demande, ont permis de remplacer totalement le gaz provenant par gazoduc de Russie et d’atteindre les niveaux de stockage requis en début d’hiver. Les contrats long terme de GNL américains sont conclus avec des producteurs qui se sont engagés en matière de traçabilité des émissions et de suivi environnemental de leur activité, au travers de la démarche ESG Certified Gas. À cet effet, ENGIE a rejoint le Gas Programme de l’organisation internationale RECOSI (Responsible Commodities Sourcing Initiave).
Sur base des données internes disponibles à date et pour l’ensemble du cycle de vie de l’extraction à la combustion, le surplus d’émissions entre le GNL en provenance des États-Unis et le gaz naturel de Russie, est estimé à environ 10%. Ces contrats sont compatibles avec la trajectoire carbone du Groupe. Ils ne remettent pas en cause sa capacité à atteindre son objectif Net Zéro d'ici à 2045, ni ses objectifs d'émissions de gaz à effet de serre pour 2030 et prennent fin avant 2045.
Focus sur le contrat avec Cheniere
ENGIE a contracté un approvisionnement en GNL avec la société américaine Cheniere Energy, Inc. (« Cheniere ») qui a débuté en septembre 2021. Compte tenu des enjeux en termes de sécurité d'approvisionnement, ENGIE a décidé de prolonger la durée de ce contrat. Grâce à cette extension contractuelle, ENGIE a accès à des volumes supplémentaires, portant ce contrat d'approvisionnement à une maturité d'environ 20 ans pour environ 0,9 million de tonnes par an de GNL.
Cheniere s'est engagé dans un effort important de transparence, de traçabilité du contenu carbone de sa chaîne gazière et d'amélioration continue de la gestion des émissions de méthane et de dioxyde de carbone. Cheniere rend compte chaque année dans son rapport de responsabilité d'entreprise de plus de 70 indicateurs de performance environnementale issus des meilleurs standards internationaux tels que la Global Reporting Initiative (GRI), le Sustainability Accounting Standards Board (SASB), la Task Force on Climate-related Financial Disclosures (TCFD).
Dans une démarche de transparence, Cheniere fournit à ENGIE, des données sur les émissions de gaz à effet de serre (GES) associées à chaque cargaison de GNL produite dans les installations de liquéfaction de la société à Sabine Pass et Corpus Christi.
Focus sur le contrat avec NextDecade
ENGIE et la société américaine NextDecade Corporation (" NextDecade ") ont signé un contrat de vente et d'achat d'une durée de 15 ans portant sur la fourniture de 1,75 million de tonnes par an de gaz naturel liquéfié à partir du futur terminal Rio Grande LNG de Brownsville, Texas (USA).
La signature de ce contrat, dont l'exploitation devrait commencer en 2026, est le résultat de discussions de longue date avec NextDecade, notamment en termes de performances sociales et environnementales.
NextDecade prévoit notamment de réduire de 90% les émissions de gaz à effet de serre du terminal de liquéfaction en développant un projet de capture et de stockage du carbone. NextDecade prévoit également d'utiliser une énergie nette zéro au terminal de Rio Grande afin de minimiser ses émissions Scope 2.
En outre, NextDecade prévoit d'utiliser du gaz naturel provenant de sources dites RSG ("Responsibly Sourced Gas") dans les bassins Permian et Eagle Ford. Le RSG est un gaz naturel certifié par un tiers indépendant que le producteur du gaz naturel a utilisé des pratiques respectueuses de l'environnement, y compris le respect des normes sur les émissions atmosphériques, la gestion de l'eau, l'utilisation des terres et l'impact sur la communauté. En particulier, le RSG a été produit avec moins d'émissions de méthane.
Enfin, NextDecade a annoncé la formation d'un projet pilote pour le suivi, le rapport et la certification de l'intensité des gaz à effet de serre du GNL qui sera vendu par le terminal Rio Grande.
Concernant nos engagements, ces contrats ne remettent pas en cause la capacité du Groupe à atteindre son objectif Net Zero d'ici 2045, ni ses objectifs d'émissions de gaz à effet de serre pour 2030. Ces contrats prennent fin avant 2045. Dans l’intervalle, ils offrent au Groupe la flexibilité de pouvoir rerouter ces volumes.
Sur base des données disponibles, notre meilleure vision à date est que le niveau moyen d'émissions attaché au GNL transporté jusqu’à la France depuis les USA est comparable (de l’ordre de 10% d’écart d’émissions sur l’ensemble des émissions de l’extraction à la combustion) au niveau d’émissions moyen du gaz transporté depuis la Russie par voie terrestre.
Ces contrats font partie d'une stratégie plus large de renouvellement du portefeuille d’approvisionnement en gaz naturel, qui est compatible avec une demande décroissante de gaz naturel en Europe d’ici à 2045 (l’ampleur de la décroissance restant sujette à incertitude compte tenu du contexte). Cette stratégie comprend également la mobilisation de volumes supplémentaires en provenance de la Mer du Nord, performants en matière d’émissions de gaz à effet de serre.
Focus sur le contrat avec Sempra
ENGIE a signé un contrat avec Port Arthur LNG Phase 1, une filiale de Sempra Infrastructure, pour la livraison de GNL pendant 15 ans qui prévoit l’achat de gaz naturel certifié par un tiers indépendant conformément à des critères de performance ESG. L'accord fournit également un cadre pour explorer les moyens de réduire l'intensité carbone du GNL produit à partir de la phase 1 du projet GNL de Port Arthur grâce à des stratégies de réduction des émissions de gaz à effet de serre et d'atténuation et à une approche d'amélioration continue.
Biodiversité
Stratégie du Groupe
La biodiversité (faune, flore) constitue un patrimoine naturel essentiel au bien-être et à la santé humaine. ENGIE en dépend aussi du fait de son utilisation des ressources en biomasse et de la régulation des eaux et du climat assurée par la biodiversité.
La biodiversité est menacée par le changement climatique, la pollution, la modification des habitats, l’invasion d’espèces exotiques et la surexploitation des ressources. La fragmentation et les perturbations des habitats générées par l’emprise territoriale de nos sites et l’imperméabilisation des sols constituent le principal impact des activités d’ENGIE sur la biodiversité.
Conscient de sa responsabilité et des enjeux, ENGIE a développé en concertation avec des experts reconnus, l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) et FNE (France Nature Environnement) une politique biodiversité qui comprend la réalisation et le suivi d’un état des lieux, site par site, de l'impact de l’activité des installations industrielles contrôlées et l'établissement de plans d'action élaborés avec toutes les parties prenantes concernées pour les sites prioritaires. En février 2020, le Groupe s’est donné un objectif plus ambitieux, à savoir la mise en place d’ici 2030 d’une gestion écologique, et d’un plan biodiversité pour tous les sites industriels du Groupe.
ENGIE a pris ces engagements envers la biodiversité dans le cadre d’act4nature international, initiative d’engagement volontaire en faveur de la biodiversité lancée par l’association française des Entreprises pour l’Environnement (EpE) et de nombreux partenaires en 2018 et d’Entreprises engagées pour la Nature, initiative portée par l’Office Français pour la Biodiversité. Elle a pour objectif de mobiliser les entreprises sur la question de leurs impacts directs et indirects, leurs dépendances et leurs possibilités d’action favorable à la nature. Cette mobilisation partagée entre entreprises, pouvoirs publics, scientifiques et associations environnementales a une ambition : créer une véritable dynamique collective internationale pour protéger, valoriser et restaurer la biodiversité, grâce en particulier à l’implication des CEOs de tous les secteurs. Le pari est que leur intérêt légitime la biodiversité aux yeux de l’ensemble de leurs collaborateurs et partenaires, comme des acteurs de leur chaîne de valeur, et donc suscite des actions locales « bottom-up ».
Contrairement aux problématiques du changement climatique, la biodiversité est essentiellement une problématique locale qui appelle une vigilance de terrain systématique pour chaque site en exploitation comme pour chaque projet en développement. Elle se caractérise aussi par la mobilisation de compétences externes spécifiques et nécessite de fortes capacités de dialogue avec la société civile. Ceci conduit parfois à des difficultés locales que le Groupe s’efforce de résoudre en mobilisant toutes ses compétences sur le terrain.
Pour en savoir plus sur la politique environnementale du Groupe.
Questions soulevées par nos parties prenantes
Discussion sur les travaux de la construction d’une ligne de transport au Brésil (projet Gralha Azul)
Au Brésil, le 16 octobre 2020, un tribunal brésilien a suspendu les licences environnementales et les travaux de la construction d’une section de la ligne de transport électrique de 1 000 km dans l’Etat du Paraná pour non-respect de la végétation d’une forêt atlantique dans une zone protégée et a enjoint leur réexamen.
Le 9 décembre 2020, la Haute Cour d’Appel brésilienne a suspendu l’injonction du tribunal fédéral, ce qui a permis la reprise des travaux. En juin 2022, le Tribunal Supérieur a annulé la base juridique pour la suspension des licences environnementales et des travaux de construction. La ligne a été mise en opération commerciale en août 2021, 18 mois avant la date fixée dans l’accord de concession.
Le projet de ligne de transport Gralha Azul a utilisé la technologie des drones pour poser des câbles sur 1000 km de lignes électriques, réduisant ainsi les impacts environnementaux, optimisant les coûts et augmentant la sécurité des travailleurs. Cette initiative a permis d’éviter d’ouvrir des aires de service d’au moins 4 mètres de large, dans de grandes zones de végétation, pour le passage de machinerie lourde pour le traînage de câbles. L’utilisation de drones pour poser des câbles électriques a également réduit l’impact sur la faune en limitant la suppression de la végétation entre les tours, permettant ainsi la préservation de la forêt indigène. L’utilisation de cette technologie, à grande échelle, est une initiative pionnière au Brésil. Cette initiative devrait être reconduite dans les futurs chantiers similaires que le Groupe opère en dehors du Brésil.
D’autres mesures ont cherché à minimiser l’impact environnemental, comme une étude approfondie pour définir le tracé de la ligne de transport : ainsi environ 70 % du tracé se trouve dans des zones anthropisées, c’est-à-dire des pâturages et des zones cultivées; les accès aux tours ont été conçus pour coïncider avec les accès internes des propriétés foncières impactées par le tracé; et, dans la mesure du possible, des tours plus hautes ont été utilisées, ce qui a également réduit le besoin de suppression de la végétation.
Pollution de l'air
Stratégie du Groupe
Au-delà des émissions de GES (gaz à effet de serre) qui contribuent à un phénomène planétaire, certains gaz sont des polluants atmosphériques qui peuvent avoir des impacts locaux potentiellement importants sur la santé humaine ou les écosystèmes.
De ce fait, le Groupe a mis en place depuis plusieurs années un reporting environnemental audité chaque année par des Commissaires aux comptes, qui permet le suivi des réglementations locales encadrant ces polluants et la remontée centralisée de trois principaux polluants atmosphériques issus de la combustion des énergies fossiles (gaz, charbon, fioul, combustibles alternatifs), du biogaz ou de la biomasse :
- les oxydes d’azote (NOx = NO + NO2) traduits en équivalents NO2
- le dioxyde de soufre (SO2)
- les particules en suspension dans l’atmosphère ou matières particulaires (PM)
Ces trois polluants représentent un enjeu majeur de santé publique, notamment dans les villes, qui peut parfois contraindre les installations de production situées à leur proximité.
Questions soulevées par nos parties prenantes
Reconversion de la centrale et de la mine d’Hazelwood en Australie
Dans la vallée de Latrobe, État de Victoria (Australie), des braises provenant de feux de brousse voisins ont provoqué, en février 2014, une série de feux ponctuels dans la mine de charbon à ciel ouvert adjacente à la centrale électrique d'Hazelwood. Ces incendies, qui n'ont pas été causés par ENGIE, ont été très difficiles à éteindre dans des conditions extrêmes et ont duré 45 jours.
La centrale d'Hazelwood, mise en service en 1964, avait atteint la fin de sa durée de vie opérationnelle et ne pouvait pas être remise à niveau selon les normes appropriées. Ce constat, combiné à la stratégie d'ENGIE de sortir de la production d'électricité à base de charbon, a conduit à la décision de fermer la centrale à partir de mars 2017.
Depuis lors, ENGIE et son partenaire dans la joint venture Hazelwood, Mitsui, ont entamé un vaste projet de démantèlement de la mine à ciel ouvert et de la centrale électrique, puis de réhabilitation de celles-ci et des terrains environnants, dans le but de créer une zone sûre, stable, durable et non-polluante.
La démolition de la centrale électrique et des équipements miniers s’étant achevée en 2022, l'objectif des travaux de réhabilitation est d'obtenir les autorisations réglementaires et gouvernementales nécessaires pour combler le vide minier afin de contribuer à gérer les risques résiduels à long terme d’instabilité du sol et d'incendie.
À cette fin, ENGIE travaille au niveau de l’État sur base d’un processus de déclaration des effets sur l'environnement (DEE) en lien avec cette proposition, avec un engagement communautaire approfondi et des programmes d’études techniques d’experts conçus pour identifier et gérer les impacts de l’approche privilégiée par ENGIE pour un relief final. Ce processus DEE s’inscrit dans le prolongement de la réglementation du gouvernement fédéral australien connue sous le nom de Environment Protection and Biodiversity Conservation Act (EPBC). Le programme d’études techniques d’ENGIE prend en compte les deux processus gouvernementaux.
Cette approche et le projet de réhabilitation font de manière générale l’objet de débats et de commentaires sur des sujets tels que la disponibilité de l’eau, la gestion d’un barrage de cendres situé dans le vide minier et l’impact sur les écosystèmes en aval.
Un autre exemple de l’engagement d’ENGIE en faveur de la transition énergétique dans la vallée de Latrobe est la construction d’un système de stockage d’énergie hybride à batterie (HBESS) de 150 MW sur le site de l’ancienne centrale de Hazelwood, qui a été mis en service en 2023. Le HBESS a la capacité de stocker l’équivalent énergétique d’une heure de production d’énergie des systèmes solaires des toits de 30 000 foyers victoriens, jouant ainsi un rôle essentiel dans l’augmentation de la capacité énergétique de l’État et de la stabilité du réseau.
Pollution de l'eau
Stratégie du Groupe
Conscient de l’importance de cette ressource et du fait de la nature même de ses processus industriels, ENGIE porte une attention particulière à la gestion de l’eau et aux ressources marines. Le Groupe prête une attention particulière aux enjeux de qualité et de quantités disponibles de cette ressource, dans un contexte d’accroissement des périodes de sécheresse en lien avec le changement climatique. Cela fait plus de 10 ans qu’ENGIE s’est engagé sur la question de l’eau en contribuant notamment à des initiatives internationales comme le CEO Water Mandate des Nations Unies. Le Groupe continue à prendre des engagements opérationnels sur la question, en particulier en limitant l’eau utilisée dans la production d’énergie. ENGIE s’intéresse aussi à la protection des ressources marines. En effet, les océans, éléments clé pour la capture du carbone, sont menacés par l’activité humaine. Les activités du Groupe sont dépendantes de la régulation climatique et du rôle clé des océans en la matière. Le Groupe s’est donc engagé pour la préservation des océans au travers des principes des Nations Unies pour un océan durable.
Pour en savoir plus sur les engagements et la stratégie du Groupe sur l’eau, ENGIE a mis à jour sa politique sur l’Eau et les Océans en 2024.
Questions soulevées par nos parties prenantes
Problème d’écoulement lié à un barrage hydro-électrique sur la rivière Laja au Chili
En février 2024, la justice environnementale chilienne a demandé à ENGIE de prendre des mesures supplémentaires pour atténuer les impacts potentiels de la centrale hydroélectrique de Laja, exploitée par la filiale d'ENGIE, Eolica Monte Redondo, sur les communautés locales, leurs activités économiques et la qualité de l'eau disponible à proximité de la rivière. ENGIE s'est conformé à cette décision en soumettant dans les délais prescrits un plan de remédiation, qui est actuellement en cours de validation par les autorités publiques.
Depuis le début de son exploitation en 2014, la centrale électrique respecte toutes les dispositions de la Résolution de qualification environnementale (RQE). À cette fin, ENGIE demande périodiquement des analyses de la qualité de l'eau aux inspecteurs environnementaux, en présence de représentants des secteurs de La Aguada et de Puente Perales, et du représentant régional du ministère de la Santé pour la région de Biobío.
Les résultats de ces analyses sont communiqués aux autorités environnementales et aux communautés locales, également impliquées dans ce processus de surveillance. Le Groupe a cherché à maintenir et à faciliter un dialogue constant avec les communautés locales et a organisé dans le même esprit des tables rondes sur la transparence de ses activités opérationnelles en présence de représentants locaux.
De cette manière, ENGIE contribue au développement local et au dialogue avec les parties prenantes, en particulier les petites entreprises et les organisations sociales.
Droits humains
Stratégie du Groupe en matière de droits humains
Pour s’assurer du respect de ses engagements en matière de droits humains et pour répondre aux exigences françaises et internationales, le Groupe s’appuie sur différentes politiques transverses ou spécifiques à certains enjeux, et en particulier la Politique de vigilance - droits humains. Les politiques santé-sécurité, ESG et achats sont complémentaires à la politique droits humains pour les engagements spécifiques qui entrent dans leur champ d’application.
Questions soulevées par nos parties prenantes
Approvisionnement en panneaux photovoltaïques provenant du Xinjiang, Chine
ENGIE, leader de la transition énergétique, développe, installe et exploite des solutions de production d’énergie décarbonée, qui intègrent des panneaux photovoltaïques. La Chine, devenue en dix ans la principale source d’approvisionnement de panneaux photovoltaïques dans le monde, produit une grande partie de sa matière première (le polysilicium) dans la région du Xinjiang, située à l’extrême ouest de la Chine. Depuis plusieurs années les enquêtes se multiplient sur la situation des Ouïghours, victimes d’atteintes graves aux libertés et de répression. A l’heure où le sort des Ouïghours est au cœur des débats de la communauté internationale et menace l’importation de produits venant de la région du Xinjiang en Chine, la filière industrielle de l’énergie solaire se mobilise pour plus de transparence sur sa chaîne d’approvisionnement.
ENGIE s’engage à veiller au respect de ses engagements en matière de droits humains. ENGIE s’efforce de conduire un dialogue avec ses fournisseurs pour faire valoir et respecter ses engagements et améliorer la transparence de la chaîne d’approvisionnement.
Les experts d’ENGIE mènent des actions préventives pour parer aux différents risques éthiques, réputationnels et financiers : ENGIE œuvre au quotidien dans les processus d’évaluation, de sélection et de contrôle de ses fournisseurs notamment à travers des analyses de risques éthiques toujours plus approfondies.
C’est dans ce cadre qu’ENGIE met en œuvre les actions suivantes :
- Assurer le respect des droits internationaux et veiller activement à ce qu’il n’y ait aucun recours au travail forcé et ce, sur l’ensemble de sa chaîne d’approvisionnement.
- Effectuer systématiquement sur nos fournisseurs les « due diligence » (vérifications) les plus poussées, préalables à tout contrat, notamment s’ils sont susceptibles d’avoir des liens dans la région du Xinjiang.
- Être à l’écoute de la société civile pour s’adapter aussi vite que possible à la réalité de la situation des droits de l’homme et se conformer toujours mieux aux exigences éthiques.
- Demander à nos fournisseurs de justifier avec qui et où ils travaillent tout au long de la chaîne d’approvisionnement ; échanger directement et régulièrement avec nos fournisseurs sur le respect des droits humains.
- Avoir recours à des experts indépendants pour mener des enquêtes approfondies de nos fournisseurs sous l’angle du respect des droits humains.
- Exiger de nos fournisseurs qu’ils s’engagent par écrit à ne pas recourir au travail forcé, en particulier dans la région du Xinjiang. De plus, tous nos contrats incluent des clauses qui nous permettent d’y mettre fin en cas de violation par nos fournisseurs – et leurs sous-traitants – de leurs obligations, notamment l’interdiction du travail forcé.
- Prendre les mesures nécessaires – qui peuvent aller jusqu’à la rupture du contrat ou la suspension de toute nouvelle commande – s’il s’avère qu’il existe un risque d’être associé à du travail forcé ou toute violation de droits humains, ou en l’absence d’alignement avec la clause Éthique et développement durable des Achats Groupe.
- Par ailleurs, membre de Solar Power Europe, ENGIE a rejoint l’initiative Solar Stewarship lancée en octobre 2023 qui vise à développer une chaîne de valeur solaire responsable, transparente et durable, en renforçant la confiance dans la manière dont les produits solaires sont fabriqués, quel que soit le lieu ou le fabricant. Ainsi, les entreprises et les consommateurs peuvent être sûrs que leurs produits solaires sont conformes aux normes internationales en matière d’ESG.
Approvisionnement de GEMS en charbon provenant de Colombie
En avril 2023, une plainte a été déposée par des ONG auprès du point de contact national néerlandais de l’OCDE contre ENGIE et d'autres entreprises, alléguant que les entreprises n'ont pas respecté les normes attendues d'elles par les Principes directeurs de l'OCDE à l'intention des entreprises multinationales en ce qui concerne des actes graves qui auraient eu lieu dans certaines zones de production d'anciens fournisseurs de charbon du Groupe en Colombie, ENGIE a pleinement coopéré dans cette instruction.
ENGIE souligne qu’en 2012 le Groupe a été à l'initiative – avec d'autres entreprises du secteur de l'énergie – de Bettercoal (pour l'amélioration continue des pratiques des producteurs et acheteurs de charbon dans le monde). Cette initiative, couplée à des visites sur le terrain (notamment en Colombie), a eu pour effet d’inciter les principales parties prenantes à travailler avec les autorités et la société civile sur ces questions en matière de droits de l’homme.
En 2024, les plaignants ont décidé de retirer la plainte contre ENGIE.
Partage de la valeur
Stratégie du Groupe
ENGIE est particulièrement attaché à un partage de la valeur créée par ses activités entre ses principales parties prenantes internes ou externes. Il entend conduire la transition énergétique de manière juste, c’est-à-dire équitable vis-à-vis de celle-ci, et s’est doté d’une politique de transition juste complétée par des objectifs et des indicateurs selon quatre axes : les clients, les territoires, les salariés et les fournisseurs.
Questions soulevées par nos parties prenantes
Echange avec l’ONG « Oxfam France »
En 2023, l’ONG Oxfam France a publié deux rapports critiquant ENGIE sur la rémunération excessive de ses dirigeants et la primauté des dividendes sur les investissements. Ces publications ont été suivies d’échanges avec cette ONG.
Concernant les rémunérations des dirigeants, ENGIE est particulièrement attentif à rester dans les meilleures pratiques de marché et a fait évoluer ses rémunérations variables annuelles et incitatives long-terme en y intégrant des critères ESG pour l’ensemble des cadres dirigeants comme illustré ci-dessous pour l’année 2023.