Le Mans (Sarthe) le 28 septembre, Fougères (Ille-et-Vilaine) deux jours plus tard et Chaumont (Haute-Marne) le 14 octobre... Ces dernières semaines, ENGIE BiOZ, l'entité du Groupe dédiée au développement du biométhane en France, multiplie les inaugurations de nouvelles installations assurant la production de gaz renouvelables. Ces unités de méthanisation permettent de produire et d'injecter du biométhane dans le réseau de distribution de gaz naturel, afin d'alimenter des milliers de foyers et de limiter drastiquement les émissions de CO2 (voir chiffres ci-dessous).
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Le biométhane, un atout pour décarboner
Nous avons décidé d'accélérer produire 4 TWh de biométhane d'ici 2030. Les gaz renouvelables constituent en effet le complément idéal aux énergies renouvelables électriques et peuvent être utilisés activement pour décarboner le mix énergétique. Et c'est loin d'être le seul atout du biométhane ! Sa production, sécurisée et flexible, permet en prime de le stocker facilement pour le mobiliser lorsque cela est nécessaire. En outre, le digestat, issu du processus de fermentation, est utilisé comme engrais naturel. Une véritable boucle vertueuse.
Favoriser une économie stable et locale
Ce gaz renouvelable s'inscrit résolument dans une démarche d'économie circulaire : produire du biométhane, une énergie locale, permet aux exploitants agricoles de valoriser les déchets liés à leur production. Elle permet par ailleurs aux industriels de réduire sensiblement leur empreinte environnementale en implantant les unités de méthanisation au plus près de leurs sites. Enfin, le biométhane a un impact positif sur l'économie locale : on estime en effet que, pour chaque unité mise en place, trois à quatre emplois directs et non délocalisables sont créés. De quoi contribuer à la compétitivité des territoires !
Un fort potentiel de développement du biométhane
Les gisements encore inexploités de biomasse permettant de produire du biométhane sont très importants, à la fois en Europe et en France. Dans son rapport de mars 2020, l'Agence internationale de l'énergie (AIE) estime ainsi le potentiel mondial de production du biogaz et du biométhane « énorme et largement inexploité » et pourrait atteindre chaque année « 570 Mtep pour le biogaz et 730 Mtep pour le biométhane » contre respectivement 35 Mtep et 3,5 Mtep en 2018. L'étude menée récemment par les experts d'ENGIE confirme cette tendance : basée sur des bases données européennes qui cartographient le type de culture et leur potentiel méthanogène, elle indique que la production en 2050 pourrait atteindre 1 700 TWhPCS à l'échelle du continent européen, soit environ 20 % de la demande actuelle en gaz !
Pour Pierre-Laurent Lucille, chief economist chez ENGIE, qui a travaillé sur cette étude, « le potentiel de cette énergie verte et locale est bien réel et le biométhane peut et doit faire partie d'une réponse globale tendant vers la décarbonation de nos économies. »